(Site dédié aux insignes brochés de l'aéronautique navale)
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Brevet de pilote d'hydravions et d'avions
L'Aéro club de France a délivré de janvier 1909 à décembre 1921, 18.688 brevets, dont 23 portent un n° bis, moins le n° 13 non attribué. Après le 31 décembre 1921, l'Aéro club de France suspendit la délivrance de ces brevets, car ils faisaient double emploi avec les brevets administratifs délivrés depuis, par le Sous secrétariat d'Etat à l'Aéronautique.
Pendant la première guerre mondiale, les brevets de l'Aéro Club de France sont délivrés en principe à postériori aux pilotes directement formés dans les écoles militaires (L'Armée avait de janvier 1911 au 2 août 1914, breveté 487 pilotes et arrivait à plus de 17.000 brevetés le 11 novembre 1918, alors que l'Aéro Club de France totalisait environ 13.600 brevets). Chaque breveté de l'Aéro Club de France, recevait un petit livret bleu délivré par la Fédération Aéronautique Internationale, mentionnant son identité avec photographie, la date et le n° du brevet de pilote-aviateur.
En se reportant au livre édité par l'ARDHAN et réalisé par Ph. Faivre, les 10 premiers marins brevetés de l'Aéro Club de France, ont été : QM Jean Chassagne sur Hanriot le 9-8-1910, avec le n° 160. - LV Louis Byasson sur M. Farman le 9-8-1910 avec le n° 175. - EV Charles Lafon sur Farman le 29-8-1910 avec le n° 194. - EV Gustave Delage sur Sommer le 29-8-1910 avec le n° 219. - EV Auguste Devé sur H. Farman le 4-10-1910 avec le n° 243. - LV Jean Hautefeuille sur H. Farman le 4-10-1910 avec le n° 247. - EV Jean-Louis Conneau dit Beaumont le 7-12-1910 sur ? avec le n° 322. - EV Pierre Cayla sur ? le 23-3-1911 avec le n° 458. - EV Jacques Fournié (en réalité se prénommait Samuel, Paul) sur H. Farman le 24-5-1911 avec le n° 502 - QM Amédée Navarre sur Sommer le 22-8-1911 avec le n° 584.
De gauche à droite : Paul Delage (1883-1946) - Samuel Fournié (1881-1930) - Charles Lafon (1882-1953),
Si l'Aéro Club de France a délivré comme lu dans le paragraphe précédent des "brevets en papier", l'Aéronautique militaire institue de son côté le même genre, mais en version militaire et ce à compter de janvier 1911. C'est ainsi que parmi les premiers pilotes de la Marine cités plus haut, quelques uns l'obtiennent : Delage Gustave (n° 24 à Vincennes), Conneau Jean-Louis (n° 4 le 18-2-1911 à l'école Blériot de Pau), Cayla Pierre (n° 17 le 19-7-1911), Fournié Samuel (n° 85 en février 1912 à Reims).... La même procédure s'appliquera également pour les pilotes venant ensuite (Destrem, Cintré, Winter etc...). Si les brevets de pilotage sur avions terrestres sont du ressort de l'Aéronautique militaire, la Marine de son côté institue officiellement le 10 juillet 1914, l'école de début au pilotage sur hydravions.
De gauche à droite : Pierre Cayla (1880-1930) et Louis Byasson - Jean Conneau (1880-1937) et son mécanicien Godart. - Antoine Destrem (1883-1923)
En avril 1917, la Marine créé le brevet de pilote d'hydravion et celui du certificat d'observateur sur hydravion (ainsi que ceux de pilotes de dirigeables, observateurs sur dirigeables ou sur ballons captifs).
Ces brevets en papier sont doublés de l'attribution d'un macaron Marine métallique inspiré de celui de l'Aéronautique militaire créé en septembre 1916. Ces macarons Marine comportent 2 ailes pour les pilotes et une seule pour les observateurs. Ils sont délivrés à partir de juillet 1917, leurs dos sont numérotés et estampillés avec une petite ancre et c'est la firme Pillet qui la première a assuré leur fabrication. Depuis l'origine, leurs formes et leurs dimensions n'ont pas changées et les macarons actuels sont la copie conforme des premiers du point de vue visuel facial et dimensionnel. Ils mesurent 43 mm de haut, pour 55 d'un bout d'aile à l'autre.
Le premier cahier d'enregistrement des brevets (de 1 à 127) a disparu, mais tous les suivants existent et sont conservés au chateau de Vincennes. Le macaron n° 1 a été attribué au LV Samuel Fournié (c'était en 1917, le plus vieux pilote en activité, breveté par l'Aéro Club de France en 1911 et le 8° pilote depuis 1910). Les 7 pilotes plus anciens que lui, morts ou rayés du personnel navigant, ayant été écartés. Le macaron n° 2 a été destiné à Henri L'Escaille, le 3° à Marcel Destrem etc..... Lorsque en 1917, ils commencèrent à être distribués, ces insignes mobiles le furent à "courir", car la Marine soucieuse de ses deniers, les récupérait en cas de radiation du personnel volant ou autre et les distribuait ensuite à d'autres récipiendaires* . Ce ne sera qu'à partir de 1926 que le brevet sur papier et le n° de l'insigne mobile seront indissociables. (Par contre, de février à avril 1953, il n'y a pas de correspondance pour ceux formés aux USA. Parcontre ceux brevetés au Maroc correspondent). Avant l'année 1926, l'un des rares cas où le macaron et le brevet en papier ont toujours cohabités, est celui de l'insigne numéro 269 décerné à Roger Le Bayon le 23 juillet 1917.
* : Sauf pour les pilotes d'origine étrangère, venant en renfort lors de la première guerre mondiale (Américains par exemple).
Les macarons frappés au verso de l'ancre de Marine, perdurent jusqu'aux environs de 1919 et à compter de cette année-là, seul le n° d'attribution apparait au dos.
Le brevet n° 1000 date de 1924, le 2000 de 1933 et le dernier de la période 1917-1942 (n° 2850) est attribué le 15 octobre 1942 à l'EV.1 Pradelle de Latour-Dejean.
Le 15 octobre 1942, arriva aux Etats-Unis, en provenance de Greenock, le premier détachement de marins français issu des Forces Navales Françaises Libres.
Le deuxième détachement après avoir embarqué à Glasgow, arriva le 25 décembre 1942, le 3° parvint à New-York le 10 avril 1943 et le 4° au départ de Greenock atteint également New-York le 9 juillet 1943.
Parmi tous ces personnels (Pilotes confirmés, élèves-pilotes, techniciens etc.), une certaine partie d'entre-eux (élèves-pilotes) durent suivre les cours prodigués par les Américains, afin d'obtenir le brevet de pilote confirmé, ceci dans le but d'armer la flottille 6FE sur Catalina, encore en gestation.
Des macarons de pilotes comportant sur leurs rectos une croix de Lorraine rapportée, existent et ils sont numérotés. C'est à l'initiative du C.C Lahaye, que ces insignes métalliques du personnel volant des FNFL sont modifiés par adjonction de cette petite croix de Lorraine. Il semble que leur fabrication ait été lancée à l'automne 1942 auprès de la maison Gaunt à Londres et que la première remise a eu lieu sur le front des troupes en août 1943 à l'occasion de la première sortie de cours de pilote des contingents envoyés aux Etats-Unis. Aucune liste complète n'est disponible dans les archives du Service historique de la Marine, ni dans celles de l'association des Forces françaises libres. Les recherches effectuées par l'ARDHAN font ressortir qu'environ 80 pilotes et 220 volants ont reçu ces insignes spéciaux entre l'été 1943 et le début de 1946. L'usage se perd ensuite et le personnel, issu des FNFL, et obtenant à partir de 1946 un brevet ou un certificat de l'Aéronautique navale, ne reçoit plus que l'insigne règlementaire.
D'autres macarons (mais sans croix de Lorraine,) ont été remis aux récipiendaires issus des FNFL ayant suivi les cours de pilotage en 1944 aux USA. Ces macarons portent au verso le numéro d'attibution suivi d'une lettre.
Les pilotes français ayant été formés aux USA ou en Grande Bretagne durant la seconde guerre mondiale, n'avaient reçu et pour cause, aucun numéro de brevet français durant cette période. Vers la fin de ce conflit, une nouvelle numération fut attribué avec le suffixe "A", cette série commençant par "1A" (attribué le 28 mai 1943 au Maroc à Igoudar à l'aspirant Jurany) et se terminant à "650A". Dans cette série furent incorporés un peu plus tard les brevetés antérieurs en Grande Bretagne et aux USA. A titre d'information le n° "436A" fut attribué le 04 septembre 1946 à Homestead en Floride aux USA après le cours "primary" à Memphis dans le Tennessee. Ci-dessous le verso de ce macaron :
Nous avons cité au dessus, l'obtention du brevet n° 2850 délivré en octobre 1942. Comme expliqué avec ceux allant de "1A" à "650A", ceux-ci servirent à avaliser les pilotes formés aux USA et en Grande Bretagne. Grosso-modo cette série de 650 brevets, prit la suite du 2850. La série dite normale (sans le suffixe "A") recommença ensuite en 1947 avec le n° 3500 (le 1er juin 1947 à l'EV.1 Rivière), la série "A" ayant alors bouché le trou. Le numéro 4000 fut attribué en 1953, le 5000 en 1963, le 7000 le 24 septembre 2002. En fin d'année 2012 ce fut le tour du n° 7270......
Depuis le début des années 2000, le nombre de "macaronage" s'est réduit comme peau de chagrin par rapport au siècle précédent ( Pour exemples : 67 en 1970 - 60 en 1990 - 28 en 2000 - 20 en 2009 - 18 en 2012....). La répartition de ces pilotes étant grosso modo la suivante : un tiers chasse embarquée (USN NAS Meridian), un tiers Patmar (AA Avord) et un tiers hélicoptères (ALAT Dax).
Pour les "hélicoptéristes": La sélection des futurs pilotes d’hélicoptères de la Marine nationale débute à l’EIP/50S sur CAP 10. Le besoin actuel (en 2017) de l’Aéronautique navale est de douze nouveaux pilotes d’hélicoptères par an, dont quatre provenant de l’Ecole navale, et huit provenant de la filière EOPAN (Elèves-officiers pilotes de l’A.N.). Les stagiaires E.N. ont eu, au préalable, quelques heures sur SR 20 (avions Cirrus de Cassidian aviation training services, filiale d’Airbus Industries).
Ensuite, un an et demi à l’EALAT de Dax sur EC120, soit environ cent heures de vol par élève-pilote. Cette formation est sanctionnée par l’obtention d’une licence civile "commercial pilot licence" (CPL) et du brevet militaire de pilote d’hélicoptères du 1er degré.
La formation se poursuit sur la base école ALAT du Luc en Provence sur Fennec AS550 (version militaire de l’Ecureuil AS350) pendant huit mois (environ quatre-vingt hdv.), et obtention de la qualification civile de vol aux instruments "instrument rating" (IR).
Retour dans la Marine, à l’ESHE/22S de Lanvéoc pour huit mois de formation, sur EC120B Calliope de la société Hélidax (35 hdv. par pilote stagiaire) et sur Alouette III SA319B (35 hdv. par pilote stagiaire), qui se concrétise par l’attribution du brevet d’Aéronautique navale avec mention "Hélicoptères embarqués" . Cette formation représente trois stages pour quatre pilotes par an. (Texte du CV (H) Escoubet Eric).
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Brevet de pilote de dirigeable
(Les renseignements suivants ont été empruntés dans le livre "les dirigeables de la Marine française" écrit par R. Feuilloy aux éditions de l'ARDHAN) -A la déclaration de guerre de 1914, la Marine française ne dispose d'aucun dirigeable. Toutefois, l'accroissement de la menace sous-marine allemande en 1915, va inciter le haut commandement à utiliser ce type d'appareil pour la protection des convois, le repérage des mines et la surveillance maritime.
Le Royaume-Uni, entre décembre 1915 et septembre 1917, transfère à la Marine française 7 dirigeables (6 vedettes SS et SSZ et un patrouilleur).
De son côté, l'Armée française, renonce en mars 1917 à utiliser les siens sur le front terrestre, car ces derniers sont trop vulnérables. La Marine va donc en récupérer 8 d'entre eux entre 1916 et 1917 (CM-T, Capitaine Caussin, Fleurus, Lorraine, Tunisie, Mongolfier, d'Arlandes et Champagne).
Par la suite, les constructeurs français vont entamer leurs livraisons (36 appareils en 1917 et 1918 et d'autres par la suite). Puis 2 grands rigides Zeppelin, prises de guerre, sont livrés à la Marine en 1920 et 1921, et prennent les noms de Dixmude et Méditerranée sous couleurs françaises.
En résumé, l'aérostation maritime aura mis en oeuvre 74 dirigeables jusqu'en 1937, année durant laquelle les 3 derniers ballons en service sont désarmés définitivement.
La décision de création d'un insigne mobile de poitrine pour le personnel volant sur dirigeable est entérinée par le ministre de la Marine le 17 février 1917. Ces insignes mobiles pour pilotes de dirigeables ou pour personnel volants et aérostiers, sont créés officiellement le 18 avril 1917. Entretemps, une commande pour 100 insignes mobiles pour pilote de dirigeable est passée le 21 février. Cette commande est reçue le 30 juin 1917 par le DGSM à Paris et les insignes sont envoyés dans les centres d'aérostation à la mi-juillet. Une deuxième commande de 100 exemplaires est passée le 9 août 1918 et sera livrée en décembre.
Au total, sur les 250 insignes réalisés au fil du temps, 222 seront attribués aux pilotes concernés.
Consulter également ce site : http://rha.revues.org/3313#tocto1n1
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