(Site dédié aux insignes brochés de l'aéronautique navale)
Bonjour ! |
Ayant collectionné durant longtemps les insignes de l'Aéronautique navale, cette passion m'a incité à réaliser ce site dans lequel je présente ces derniers*, en pensant qu'à ce jour la liste en est ici plus ou moins complète.
* : Les réductions, boutonnières et autres "pin's" ne figurent pas dans ce site.
Avec la vue de ces insignes, il était normal de parler des unités les ayant arborés, mais je me suis abstenu de retracer en détail l'historique de ces dernières, le but de mon site étant du domaine de l’ancillaphilie et non de l’histoire. Pour les formations volantes, j'ai noté en ajoutant parfois pour elles un tout petit historique, leurs dates de création et d'éventuelles dissolutions, leurs changements d'appellations, les types d'appareils dont elles ont été armées et leurs terrains administratifs de stationnement. Pour les bases à terre, sont signalées les unités affectées administrativement.
Généralités :
Bien que les premiers symboles des formations de l'Aéronautique navale (aviation maritime à l'époque) apparaissent peints sur les coques des hydravions ou avions de celle-ci durant la première guerre mondiale, il faut attendre la fin des années 1920 et le début de la décennie 1930 pour voir naitre des insignes métalliques émaillés sous forme de broches.
Si le personnel des Armées de terre ou de l'Air arbore ces derniers sur leurs uniformes, ces objets ne resteront que de simples articles de représentation pour les marins, en raison du caractère particulier du leur. Toutefois une décision du chef d'état-major de la Marine en date du 21 juillet 2011 (N° 0-21914-2011 DEF/EMM/CPM/NP), modifie quelque peu les choses : ... le marin ne porte normalement pas d’insigne d’unité. Cependant, pour honorer des événements marquants liés à la vie de la formation, comme les cérémonies ou les inspections, je l’autorise à porter exceptionnellement cet insigne sur ordre de son autorité.
Ces insignes peints sur avions ou réalisés en broches, demeurent plus ou moins sans règlementation officielle jusqu'en 1946, leur graphisme étant plus ou moins choisi librement par les autorités de l'unité.
Nous voici donc arrivés en 1946 et cette année-là, le commandant supérieur de l'Aéronautique navale fait adopter pour ses formations, l'écu au chef d'azur dans lequel figure le "pingouin" (emblème d'or arboré en haut de la manche gauche de la veste ou de la vareuse du personnel). Au dessous du bandeau d'azur, se trouve le motif symbolique de l'unité qui doit respecter les règles de l'héraldique et subir une procédure d'homologation du service historique. Cette procédure devant s'appliquer ausi bien aux insignes sur avions, qu'aux broches de représentation. Dans le cas d'une base (ou B.A.N), cet écu sera surmonté d'une couronne murale indiquant la place à terre (5 tours pour une base normale et 3 pour une secondaire). (Décision 2789 EMG/AERO/O du 31 octobre 1946). Nous verrons parfois que cette règlementation n'a pas toujours été respectée....
La réalisation de ces objets a été confiée suivant les époques, à divers émailleurs parmi lesquels on peut citer les noms de : Arthus-Bertrand, Augis, Courtois, Drago, Duseaux (Entreprise fondée en 1830 et qui existe toujours à Paris), Fraisse-Demey, Moutereau, Mourgeon, etc. Des éditeurs ont vendu sous leurs noms des insignes fabriqués soit par Arthus Bertrand, soit par Augis. Dans ce cas de figure on peut citer les noms de Malan à Marseille et de Pin à Nice.
A l'origine les insignes ont été réalisés en métal émaillé. On les nomme "Insignes grands feux".
Pour des raisons essentiellement de rentabilité, à partir de la décennie 1970/1980 une nouvelle technologie apparait, technologie qui remplace l'émail par de la résine (Plastiline). Dommage.....
D'autre part, au dessous de certains insignes j'ai fait figurer la mention "argent". Cette mention ne signifie pas obligatoirement que ces objets soient réalisés en ce métal. Ils peuvent effectivement exister ainsi, mais dans ce cas sur leurs versos apparaitra gravé le mot "argent" ainsi qu'un poinçon. L'épingle dorsale sera de type basculante avec fermoir de sécurité (type à fourreau et piston). Dans le cas où ni la mention "argent" ni le poinçon n'apparaissent, que l'épingle soit basculante et que l'émail de l'insigne soit plus ou moins translucide, on se trouvera face à une fabrication en métal ordinaire, mais avec une qualité d'émail beaucoup plus soignée que sur le modèle courant. On nomme ce dernier type de réalisation : "Modèle de prestige"".
Dans les pages qui vont suivre, nous nous efforcerons de présenter ces objets suivant leurs époques (avant 1946, après 1946, flottilles, escadrilles, bases à terre, unités techniques, écoles ou tout autre) en stipulant pour chacun d'eux le nom du fabricant, l'adresse de sa firme ou toute autre caractéristique s'il y a lieu.
Pour exemple, la firme Drago ayant changé d'adresse plusieurs fois durant son existence, on peut dater assez précisément suivant le nom de la ville ou de la rue dans lesquelles se trouvait cette entreprise et qui figure au verso de l'insigne, la période durant laquelle l'objet a vu le jour :
1932 – 1935 : DRAGO 35 rue Gioffredo Nice.
1936 – 1940 : DRAGO 25 rue Béranger III Paris. (Inscriptions du dos en caractères évidés).
1940 – 1944 : DRAGO Paris – Nice. (Généralement avec dos lisse).
1945 – 1949 : DRAGO 25 rue Béranger ou DRAGO Paris - Nice.
1950 – 1954 : DRAGO 43 rue Olivier-Métra - Paris.
1954 – 1957 : DRAGO 3 rue de Romainville Paris.
1954 – 1988 : DRAGO Paris.
1988 – 1993 : DRAGO Noisiel, puis Drago Marne la vallée.
L'entreprise Drago a été rachetée en 1993 par le groupe Arthus-Bertrand.
Un autre fabricant a réalisé à foison ces objets depuis les années 1930, que ce soit pour la Marine, l'Armée de terre ou l'Armée de l'Air. Il s'agit d'Arthus Bertrand. Cette firme est installée à Paris rue de Rennes. Généralement, avant la 2° guerre mondiale, ses insignes portent au verso l'inscription "Arthus Bertrand Paris déposé" ou simplement un poinçon sur la pastille fixant l'épingle dorsale de cet objet. Après la fin de ce conflit, le terme de "déposé" n'apparait plus. On peut alors lire "Arthus Bertrand Paris" ou "A.B Paris" ou "A.B". La maison Arthus Bertrand a cessé toute fabrication d’insigne à partir des années 2010.
Un troisième fabricant est également à citer. Il s'agit de Courtois qui débute sa production en 1946 (Il travaillait auparavant chez Drago). Les premiers insignes de cette firme portent au verso le marquage "Courtois Paris 5 avenue de la république". Un peu plus tard nous trouvons uniquement le marquage Courtois sans nom de la rue, puis ensuite "Courtois - Paris" marqué sur la pastille rectangulaire à pans coupés. Par la suite, aucune mention n'apparait, mais toutefois on peut reconnaître grâce à la forme de la pastille dorsale d'un insigne, si ce dernier appartient ou non à cette famille. De nos jours cette firme n’existe plus.
Pour clore cette énumération de fabricants, n'oublions pas de nommer la maison Augis installée à Lyon. Ses insignes les plus anciens sont marqués en creux "A.Augis Lyon". Par la suite l'adresse (28 montée St Barthélémy Lyon) ainsi que le nom d'Augis, apparaissent en relief dans un rond. Plus tard ce rond disparait et ne sont visibles que le nom d'Augis avec l'adresse, en creux ou en relief, le tout en lignes droites. Notons que du début de la seconde guerre mondiale jusqu'aux années 1946/1947, le manque de matières premières, obligera ce fabricant à réaliser en métal léger peint, nommé "récoalium", ces objets. A partir des années 1970 la maison Augis ne produira plus d'insignes et confiera leurs réalisations à sa filiale : F.I.A à Lyon.
Afin de mieux comprendre :
Avant 1944, les formations aériennes sont classées avec une codification trés complexe, que je ne juge pas utile de mettre ici (Pour plus amples informations, se référer au livre édité par l'ARDHAN "Les commandements de l'Aéronautique navale"). A partir de cette date, disparait l'organisation des flottilles à plusieurs escadrilles, comme il était de mise auparavant. Dorénavant une flottille est une unité de combat qui prend une appellation en "F" précédée d'un chiffre. Les autres unités (escadrilles) apposent la lettre "S" précédée d'un numéro d'ordre, numéro désignant leurs fonctions.
Si dès 1944, les flottilles prennent un numéro à courir (1, 2, 3, 4....), à partir de 1953 elles sont classées par dizaines spécialisées :
1 à 10F = lutte ASM embarquée.
11 à 20F = chasse embarquée.
21 à 30F = lutte ASM basée à terre (PATMAR).
31 à 40F = flottilles d'hélicoptères.
De leurs côtés, les escadrilles sont classifiées ainsi, entre 1944 et 1953 :
1 à 19S = servitude.
20 à 29S = Sauvetage.
30 à 49S = transport et liaison.
50 à 59S = Ecoles.
A compter de 1953, ces escadrilles sont organisées de la façon suivante :
1 à 19S = Servitude et surveillance (Normalement leur dernier chiffre est celui de la région maritime à laquelle elles sont affectées – (Exemples : la 3S appartenait à la 3° région maritime, la 8S à l’outre-mer ainsi que la 9S, la 11S en région parisienne, etc.). A noter que les 10 et 20S ne rentraient pas dans cette catégorie, car elles étaient les escadrilles d’essais de la CEPA.
20 à 29S = hélicoptères.
30 à 49S (Série n’existant plus à compter des années 1960) = transport.
50 à 59S = Ecoles.
Pour certains historiques, j'ai consulté les ouvrages suivants :
Aux éditions de l'ARDHAN : Les commandements de l'Aéronautique navale, par Norbert Desgouttes. - L'Aéronautique navale en Algérie, par Henri Robin. - Les aéronefs de l'Aviation maritime, par Lucien Morareau. - L'Aéronautique navale française aux Etats-Unis, par Jean-Paul Quentric. - L'Aéronautique navale en Indochine, par Henri Robin et Robert Feuilloy. - Les dirigeables de la Marine française, par Robert Feuilloy. - Histoire des hélicoptères de l'A.N, par Jean-Luc Kerdilès - L'Aéronautique navale française au Royaume-Uni, par Jean-Marie Commeau. - La flottille 33F, par Eric Escoubet - Formation des pilotes d'hélicoptères depuis 1951, par Jean SAN.
Chez Marine Editions : Le Béarn et le Commandant Teste, par Jean Moulin, Lucien Morareau et Claude Picard. - Les P.A Lafayette et Bois-Belleau, par Jean Moulin. - Les P.A Dixmude et Arromanches, par Jean Moulin. - Les escorteurs d'escadre, par Robert Dumas et Jean Moulin.
Chez Lela Presse : SNCASE Aquilon, par Jean-Marie Legall.
AVIONS - Collection Histoire de l'aviation n° 1 : Potez 25, ouvrage collectif.
Chez DARGAUD : Chronique du Charles de Gaulle.
Société de Production Editoriale de Paris : Le Clemenceau, par le V.A Roger Vercken.
Editions du Sinagot : Rétrospective de la base d'aviation maritime Hourtin, par William Deletang.